jeudi 25 mai 2023

Phase de traitement et d'analyse des données

Une masse de données recueillies ne constitue pas en soi une recherche. Il faut traiter toutes ces données. C’est-à-dire qu’il faut y exercer un travail d’analyse pour isoler des unités signifiantes (thèmes, figures, variables…) abstraites de leur contexte pour en opérer la comparaison terme à terme. Ensuite, le chercheur en fait une synthèse. 

Cette phase comprend deux étapes :

L’analyse et la présentation des données 

L’interprétation /discussion des résultats.

L’analyse et la présentation des données 

L’analyse des données permet de produire des résultats qui sont interprétés et discutés par le chercheur. Il s’agit d’ordonner, classer et regrouper les données pour pouvoir les analyser. 

Les informations ou faits doivent être isolés, regroupés et classés dans des catégories, dans des tableaux, dans des graphiques, etc… C’est la seule manière de permettre à la quantité importante d’informations de prendre sens en laissant découvrir les liens qui n’étaient pas toujours évidents ou existants. 

Il faut donc traiter les informations ou les faits pour les transformer en données analysables. 

 L’analyse des données est fonction du type d’étude et de son but, selon qu’il s’agit d’explorer ou de décrire des phénomènes et de comprendre ou de vérifier des relations entre des variables. Les statistiques permettent de faire des analyses quantitatives. L’analyse qualitative réunit et résume, sous forme narrative, les données non numériques. Ces traitements sont en général assistés par ordinateur à l’aide de logiciels tels que : SPSS, EXCEL, SHINX, etc.


L’interprétation /discussion des résultats 

Les données étant analysées et présentées à l’aide de textes narratifs, de tableaux, de graphiques, de figures et autres, le chercheur les explique dans le contexte de l’étude et à la lumière des travaux antérieurs. 


En partant des résultats qu’il discute en vérifiant leur authenticité, en convoquant justement les théories et les auteurs qui ont abordé la question étudiée, il pourra faire des inférences, tirer des conclusions et faires des recommandations.

 

ll s’agit en fait de procéder à l’évaluation du processus entier de la recherche et démontrer la pertinence ou la validité des résultats par rapport au problème de recherche et aux questions, au cadre de référence, de mettre les résultats en relation avec d’autres travaux et d’apprécier la question des limites de la généralisation des résultats. 


En bref, le chercheur discute les résultats de son étude à la lumière des travaux antérieurs, du cadre de référence et des méthodes utilisées dans le travail. Il tente, en fait de proposer de nouvelles interprétations d’un sujet connu ou une interprétation originale d’un nouveau sujet. 


mardi 16 mai 2023

Les questions sur la collecte des données

Nature des données 

- Quelles sont les données dont j’ai besoin pour répondre à la problématique ? 

- Le type de données est-il adapté à la Méthode d’analyse retenue ? 


Mode de collecte des données

- Le mode de collecte des données est-il adapté à la problématique ?

- Permet-il de recueillir les données dont j’aurai besoin pour effectuer les Traitements que j’envisage ? 


Nature du terrain d’observation et de l’échantillon 

- Le terrain choisi permet-il de répondre à la problématique ?

- La taille de l’échantillon est-elle suffisante pour l’analyse que je souhaite mettre en œuvre ?

- La composition de l’échantillon pose-t-elle des problèmes en termes de validité de la recherche ? 

Sources de données 

- L’interlocuteur ou les interlocuteurs choisis sont-ils aptes à me donner toute l’information dont j’ai besoin ? 

- Y a-t-il d’autres interlocuteurs possibles ?

- Si oui, ceux que j’ai choisis sont-ils les meilleurs ? 

- Si oui, est-il intéressant d’interroger aussi ces autres interlocuteurs ?

- Est-il important de réunir des données sur moi-même et si oui, lesquelles et pourquoi?

- Les données secondaires correspondent-elles à celles que je recherche ?

- Y a-t-il d’autres sources possibles et, si oui, sont-elles préférables ?

- M’est-il possible d’améliorer ces données avant de les traiter ? 

Faisabilité 

- Le coût et la durée du recueil de données est-il acceptable pour moi ? 

- Si le recueil est trop lourd, est-il possible d’en sous-traiter une partie ?

- Le mode de recueil de données nécessite-t-il une formation particulière ?

- Si oui, ai-je ces compétences ou puis-je les acquérir ?

- Mon terrain et les personnes que je souhaite interroger sont-ils accessibles ? Si oui, pendant combien de temps le sont-ils ?

- Le mode de recueil de données choisi est-il acceptable pour le terrain et les personnes interrogées ou observées (sur le plan éthique, ainsi qu’en termes de forme, de durée...) ? 


mercredi 10 mai 2023

La collecte des données (suite 2)

Il convient aussi de s’assurer que le terrain d’observation ne pose pas de problèmes de validité par rapport à la problématique. Par exemple, les résultats d’une étude portant sur les différences interculturelles dans les styles de management entre la France et l’Allemagne risquent de comporter un biais si le chercheur a inclus dans son échantillon des entreprises appartenant à des multinationales américaines. 

Il faut aussi vérifier que la taille de l’échantillon est suffisante pour pouvoir mettre en œuvre la méthode d’analyse choisie. Il convient également de définir la structure de l’échantillon - ou des échantillons - qui aura un impact sur la validité de la recherche 

La source des données est également à prendre en considération. En effet, lors d’une enquête par questionnaire, certaines caractéristiques des répondants peuvent orienter les réponses obtenues : leur position hiérarchique ou fonctionnelle, par exemple. Ainsi, dans le cadre d’une étude sur les caractéristiques des systèmes de contrôle de gestion, un questionnaire envoyé à la direction financière d’une grande entreprise renseignera sur les dispositifs formels mis en place, mais ne permettra pas de savoir comment ces dispositifs sont effectivement utilisés par les responsables opérationnels, ni s’ils leur donnent satisfaction. Il convient donc de s’assurer que le répondant choisi est apte à communiquer les éléments que l’on souhaite recueillir. De même, l’utilisation de données secondaires telles que des séries statistiques ou des bases de données nécessite de s’interroger sur l’adéquation des données collectées par rapport à celles recherchées. En effet, des libellés identiques peuvent cacher des réalités différentes en fonction de la définition précise des éléments pris en compte dans les indicateurs et de la manière dont ils ont été recueillis. Dans le cas de séries temporelles, on pourra également vérifier que la définition retenue et le mode de collecte n’a pas changé au cours du temps. Par exemple, une baisse constatée dans la série temporelle des effectifs d’une entreprise peut être le reflet d’une baisse des effectifs, mais elle peut également provenir d’une modification dans la définition des effectifs comptabilisés qui n’inclut plus certaines catégories de personnel telles que la main-d’œuvre temporaire. 


Contrairement aux autres éléments de la recherche, les choix concernant le recueil des données ne sont pas seulement dictés par des considérations de cohérence. En effet, le recueil des données pose souvent des problèmes pratiques qui conduisent à réviser le schéma idéal que l’on s’était fixé.  Il est nécessaire, par exemple, de s’assurer que la durée de la collecte de l’information est raisonnable, et que l’on dispose de moyens financiers suffisants pour réaliser cette collecte. Ainsi, si la réalisation de 40 études de cas est nécessaire pour répondre à la problématique, le recours à des assistants semble utile pour préserver une durée de recherche acceptable. En cas d’impossibilité, il sera plus prudent de réviser le design de recherche, voire de réduire la problématique envisagée en termes de champ d’application ou d’objectif. De même, dans le cadre d’une recherche sur les différences liées au contexte national, les coûts de traductions ou de déplacements peuvent être prohibitifs et conduire le chercheur à limiter le nombre de pays pris en compte. 


mercredi 3 mai 2023

La collecte des données (suite)

On peut décomposer le recueil de données en quatre éléments principaux : la nature des données collectées, le mode de collecte de données, la nature du terrain d’observation et de l’échantillon et les sources de données. Chacun de ces éléments doit pouvoir être justifié au regard de la problématique et de la méthode d’analyse choisie, de manière à montrer la cohérence de l’ensemble, en tenant compte, de plus, de la faisabilité des choix effectués. 

Identifier les informations nécessaires pour répondre à la problématique suppose que le chercheur connaisse la théorie ou les théories susceptibles d’expliquer le phénomène étudié. Ceci semble évident pour des recherches qui se proposent de tester des hypothèses grâce à des données recueillies par questionnaires, mais peut aussi concerner une démarche inductive destinée à explorer un phénomène. Encourager à commencer très tôt la collecte des données d’une étude de cas est le plus mauvais conseil qu’on puisse donner. Même pour les recherches exploratoires, la pertinence des données recueillies, tout comme le choix des interlocuteurs ou des sites d’observation, dépend en partie de la compréhension préalable qu’aura le chercheur de son objet d’étude. Cette compréhension s’appuie notamment sur les théories existantes dans le domaine étudié. 

Cependant, il ne s’agit pas non plus de tomber dans l’excès inverse qui consisterait à ne pas oser aller sur le terrain sous prétexte que des incertitudes demeurent. L’intérêt majeur d’une étude exploratoire étant l’apport d’éléments nouveaux, cela suppose que tout ne puisse pas être préalablement expliqué par la littérature. 

Le mode de recueil des données doit permettre de réunir toutes les informations pertinentes pour répondre à la problématique. Tout comme les méthodes d’analyse, il en existe un grand nombre : questionnaire fermé, observation, protocoles verbaux, entretien ouvert... Certains sont mieux adaptés que d’autres pour collecter un type donné d’information et tous comportent des limites. Un mode de recueil inadéquat peut, lui aussi, conduire à invalider toute la recherche. Par exemple, un questionnaire fermé auto-administré sur un échantillon aléatoire de managers est inadapté pour une recherche qui se propose d’étudier un processus de décision subtil et intangible. Le mode de recueil des données n’est pas nécessairement unique ; plusieurs peuvent être mobilisés simultanément pour augmenter la validité, la fiabilité ou, plus généralement, la qualité des données. Par exemple, des entretiens a posteriori risquent de s’avérer insuffisants pour reconstituer une chronologie d’actions en raison de problèmes liés à la mémoire des répondants. Dans ce cas, l’on peut envisager dès le départ une collecte de documents pour compléter les données issues d’entretiens ou pour les vérifier selon le principe de la triangulation des données.